EXPOSITION
SERGE DIAKONOFF

L’alchimiste des formes fantastiques

Dès ses débuts, Serge Diakonoff se distingue par sa fascination pour l’univers du fantastique et des objets oniriques, créant des compositions où se mêlent mystère, poésie et audace. Né à Genève en 1933 de parents russes, il se forme aux Beaux-Arts et aux Arts décoratifs, avant de marquer les scènes locales par ses décors théâtraux et télévisuels. Son art, déjà empreint d’une esthétique hors du commun, puise dans les masques, les costumes et les visages transformés, annonçant une carrière dédiée à l’étrange et au merveilleux.

Son attrait pour les arts primitifs et les cultures extra-européennes, exploré dès 1963 lors de voyages en Asie, Afrique et Océanie, renforce cette quête du fantastique. Armé de son Leica, il étudie les rituels et les symboles du visage peint, y voyant bien plus qu’un simple maquillage : une porte vers l’imaginaire et le sacré. Ces influences nourrissent ses collaborations avec les grands noms du spectacle à Genève et Paris, où il impose un style unique, entre rêve et réalité.

À partir de 1975, il pousse plus loin cette exploration en se consacrant à la peinture corporelle, un art éphémère qu’il fixe par la photographie. Avec la mannequin Miralda Rochat, il crée des œuvres surréalistes, où le corps devient le support de métamorphoses extraordinaires. Ses compositions, exposées à la télévision française, captivent des personnalités comme Nana Mouskouri ou Ornella Muti, qu’il transforme en créatures mystérieuses et envoûtantes.

Son héritage, marqué par des réalisations pour l’Opéra de Paris, le Grand Théâtre de Genève ou le cinéma, célèbre un artiste pour qui le fantastique n’était pas un genre, mais une vision du monde. À travers ses objets, ses masques et ses peintures, Serge Diakonoff a su donner vie à un univers où l’art devient magie pure.